Bougez-vous qu'ils disaient !
Doit-on toujours faire du sport ?
Lorsqu'on analyse les raisons qui poussent les gens à faire (ou à ne pas faire) du sport, on rencontre des situations extrêmement complexes qui incluent des dispositions modulables comme le dynamisme naturel de la personne ou son organisation de vie, et d'autres sur lesquelles on semble n'avoir aucune emprise : la douleur par exemple. Nombreux sont les hommes et les femmes qui aimeraient courir, pédaler, nager comme le recommandent les médecins, mais qui se sentent empêchés par un appareil locomoteur trop fragile. Au point qu'on se demande parfois quelle est la cause et quelle est la conséquence. Est-on en meilleure santé parce qu'on fait du sport ? Ou fait-on du sport parce qu'on est en bonne santé ?
L'oeuf et la poule
Le cas de l'arthrose est particulièrement parlant. L'usure cartilagineuse est invoquée par beaucoup d'anciens sportifs au moment où ils laissent tomber le football, le tennis, le badminton, la course à pied, etc. Ils réagissent comme s'il fallait préserver le peu d'articulations valides qui leur reste. Ils commettent une erreur. D'ailleurs ceux qui suivent cette voie s'aperçoivent très vite que, contrairement à leurs espérances, la sédentarité contribue à exacerber les symptômes plutôt que de les résorber lentement. Même en cas d'arthrose sévère, il importe de conserver un certain niveau d'activité. Et parfois cela implique de ne pas suivre les recommandations d'un médecin qui ne serait pas spécialisé dans le sport. On sait par exemple que la majorité des "vieux" sportifs présentent des clichés radiologiques qui effraieraient n'importe quel rhumatologue non averti. Dans 80% des cas, on peut parier que ces hommes de l'art recommanderaient une mise au repos immédiate et définitive. Or, cette sédentarité constitue la pire des choses pour des hanches et des genoux fragilisés. Le cartilage a besoin d'être sollicité, pressé, malaxé. En 2006, une superbe étude (voir référence) qui reprenait tous les résultats de la littérature démontrait qu'une personne physiquement active diminuait considérablement le risque de souffrir d'arthrose des membres inférieurs. Et pour ceux qui souffrent déjà de la maladie, le maintien de l'activité contribue à freiner nettement le processus d'aggravation. Dans le cadre d'une médecine basée sur les preuves ("evidence based medicine" disent les Anglo-Saxons), la recommandation de conserver une dose minimale de sport en cas de gonarthrose (au genou) ou coxarthrose (à la hanche) est considérée comme preuve irréfutable. Bien sûr, il ne s'agit plus de courir les marathons. Mais de toujours garder à l'esprit que si le mouvement use... son absence détruit tout !
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