C'est le printemps, la saison de l'amaigrissement
Maigrir, mincir : l'envahissement toxique
Chez les marchands de journaux, les piles de magazines féminins s'entassent avec un gros titre.
Au choix : Maigrir, Mincir, Régimes (parfois suivi de la mention « C'est fini »), Ligne etc. Leur poids (sans jeu de mots !) est impressionnant car ils sont bourrés de pages de publicité qui promettent une ligne de rêve sans le moindre effort.
Dans les librairies, ce sont les livres portant le même titre qui s'empilent et ont la vedette des vitrines.
Dans les pharmacies, impossible d'échapper aux pyramides de lotions, crèmes, gels, boissons, pilules dont les étiquettes promettent une ligne de sylphide. Il en va de même dans les rayons beauté des petites et grandes surfaces. Dans celles-ci, ce sont les produits « light » qui sont en tête de gondole.
Dans les instituts de beauté, on fait des forfaits amaigrissants.
Dans le métro et sur les bus, des affiches aguichantes font fantasmer. C'est comme à Noël, à la Saint-Valentin, à Pâques ou Halloween : on est à chaque instant interpellé, poussé à l'achat, sauf que là, on n'a pas d'enfant aux basques qui dit « J'en veux un ». Mais si on fait ses courses avec une ado, on risque le conflit car elle risque fort d'être contaminée.
Pourquoi doit-on faire un régime au printemps ?
Ce marronnier (c'est ainsi que dans la communication on nomme les sujets récurrents qui se vendent bien) remonte à des dizaines d'années, quand l'obsession de la minceur s'est installée. Il fallait perdre des kilos avant les vacances d'été de façon à ne pas redouter l'exhibition de trop de bourrelets lors de la semi-nudité exigée sur la plage. Les vacances se situant traditionnellement en juillet-août, les numéros « Spécial Maigrir » sortaient au printemps. Mais comme ils se vendaient très bien, la course à l'échalote s'est installée et les parutions se sont faites de plus en plus tôt.
Résultat : quand on a eu le malheur de suivre ces régimes express qui furent tant à la mode pendant des décennies, on a eu tout le temps, une fois les deux ou trois semaines de stupides privations terminées, de reprendre, avant ou après les vacances, les kilos perdus ! Et à force de les perdre et de les reprendre, ils sont devenus de plus en plus indélogeables.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.