La dangereuse escalade des energy drinks
Boissons énergisantes : venues du Japon
C'est dans le début des années 60 que la première boisson énergisante, le Lipovitan, a vu le jour au Japon. Clientèle visée : les hommes d'affaires. Dans ce pays où la compétition est féroce, elle leur permettait de travailler plus longtemps. Et par rapport au thé rituellement servi, il n'y avait pas photo !
Puis dans les années 80, le taureau rouge débarqua, développé par un entrepreneur autrichien qui avait découvert en Thaïlande une boisson énergisante proche du Lipovitan japonais. Grâce à un marketing astucieux, ce taureau rouge s'installa dans le monde du sport extrême, promettant de donner des ailes à ceux qui l'absorbaient.
Ce fut un raz-de-marée pétillant. Étudiants, yuppies, club-nighter, sportifs, hommes et femmes d'affaires, tous ceux qui avaient besoin d'énergie, se mirent à engloutir ces canettes qui contenaient de l'eau gazéifiée, du sucre, de la taurine, du glucuronolactone, de la caféine, des vitamines, des citrates acidifiants, des colorants et des arômes.
Très vite, d'autres energy drinks sont arrivés sur le marché international mais le taureau rouge le domine toujours.
Taurine, glucuronolactone et caféine
Ce sont les trois composants de ces energy drinks qui posent des problèmes.
La taurine est un acide aminé qui est naturellement présent dans le corps humain et dans celui des animaux. Son nom vient de ce qu'il a été découvert, en 1827, dans la bile du boeuf. Dans l'organisme, la taurine joue un rôle de neuro-transmetteur, participe à la composition des acides biliaires, augmente la contractilité des muscles et du coeur. On en manquerait après un effort physique intense.
La boisson énergisante taureau rouge a été interdite en France jusqu'en 2008 à cause d'une étude de l'AFSSA, de 2003, décrivant des " effets neuro-comportementaux indésirables " à la suite d'expériences menées sur des rats. Après avoir ingéré beaucoup de taurine, ils étaient dans un tel état d'excitation qu'ils se rongeaient les pattes... Or, il y en a au minimum 1 g dans une canette d'energy drink et 120 mg environ dans l'organisme.
Le glucuronolactone, c'est aussi une molécule qui se trouve naturellement dans l'organisme car elle est produite par le métabolisme du glucose. Ajouté dans une boisson à hautes doses, il s'agit alors d'une sorte de sucre concentré qui aurait des effets très nocifs sur les reins. Il y en a de 600 à 1 136 mg dans les boissons énergisantes et 1 à 2 mg dans le corps.
Quant à la caféine, on connaît depuis longtemps ses effets plus qu'indésirables quand elle est absorbée en doses importantes : nervosité, troubles du sommeil, du rythme cardiaque, élévation de la tension artérielle. Il y en a de 80 à 500 mg dans une canette d'energy drink.
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