Le régime paléo du 21ème siècle
Il en existe différentes versions.
Toutes sont d’accord sur les grands principes de base :
- Viandes, poissons, coquillages, légumes et fruits à volonté. De préférence crus.
- Pas de produits laitiers, ni de beurre ni de crème, vu que nos ancêtres n’avaient pas encore découvert l’élevage.
- Pas de légumes secs non plus, même si on ignore si Papy et Mamy de - 40 000 ans ne faisaient pas sécher les graines qu’ils ramassaient.
- Pas de pommes de terre ni de légumineuses parce qu’il faut les cuire afin que leur amidon soit digéré.
- Pas de sel, ni de sucre : il est évident que ces produits n’existaient pas alors. De même pour le vin, la bière, le café et le thé.
Certains suppriment totalement les céréales, sous prétexte que l’agriculture n’avait pas encore été inventée. D’autres acceptent le riz et le sarrasin.
Quant aux huiles, elles sont l’objet de controverses. Certains les excluent totalement et conseillent de consommer les olives, telles quelles. Mais en oubliant semble-t-il que cet oléagineux n’est accepté par nos palais modernes qu’après avoir fait un séjour dans la saumure. Or, le sel est interdit. D’autres, plus pratiques, acceptent les huiles de première pression à froid.
Tout ce que l’on mange doit évidemment venir de l’agriculture biologique.
Les promesses du régime paléo
Si vous adoptez le régime paléo, vous allez tout d’abord mincir. Et vous devez retrouver une énergie débordante.
Mais et surtout, vous préviendrez un grand nombre de maladies, certains promettent même d’en guérir. En vrac : les cancers du sein, de la prostate et du côlon, l’acné, les maladies cardiovasculaires, les troubles digestifs de toutes sortes, l’hypertension, le diabète de type II, l’obésité et même les maladies inflammatoires comme l’arthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques.
Ceci à cause de la richesse du régime paléo en protéines, en oméga-3, en fibres, en vitamines. Et aussi parce qu’il ne contient ni sel, ni sucre, ni laitages, ni gluten.
Que ce régime paléo prévienne ces maladies, c’est assez logique. Qu’il les guérisse, c’est une autre affaire et on manque cruellement de preuves.
Mais tous les auteurs sont d’accord pour affirmer que le régime paléo n’est pas un « régime » à adopter seulement pour perdre quelques kilos. C’est un mode de vie que l’on doit suivre tout au long de celle-ci. Et que certaines communautés aux États-Unis ont adopté : ils vivent « paléo » !
Faut-il plonger dans le paléo ?
Si vous êtes fan de la nature, du retour aux sources, si vous n’aimez pas cuisiner, si vous n’êtes pas gourmand(e), si la gastronomie ne signifie rien pour vous, si la monotonie alimentaire ne vous fait pas peur, le régime paléo peut effectivement vous séduire.
Mais attention !
Il n’est quand même pas sans danger car on risque fort de privilégier les produits animaux, et surtout la viande (très rassasiante), au détriment des légumes et des fruits.
Or, les viandes actuelles, même si elles proviennent d’élevages bios, sont bien plus grasses que les gibiers et le mammouth dont nos très lointains ancêtres se régalaient. De plus, on ignore les effets à long terme de cette déferlante de protéines combinées avec des acides gras saturés.
Quoiqu’en disent les prescripteurs du régime paléo, nous sommes omnivores. Alors, mieux vaut adopter une bonne fois pour toutes le régime méditerranéen qui concilie plaisir de manger et équilibre nutritionnel et qui a largement fait ses preuves toutes aussi protectrices, sinon plus, que le régime paléo.
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Loren Cordain : The Paleo Diet, John Wiley and Sons, États-Unis, 2002.
Cordain L. : « Plant-animal subsistence ratios and macronutrient energy estimations in worldwide hunter-gatherer diets. » Am J Clin Nutr. 2000 Mar ; 71(3) :682-92.