Séparation, crise d'adolescence, gestion des conflits: le rôle du médecin généraliste
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Le médecin généraliste en première ligne

Néanmoins, en cas de conflit, les parents sont souvent démunis. « Il ne faut surtout pas prendre à la légère les demandes de consultation pour aider à la gestion des conflits, note Marie-Michèle Bourrat. Les parents nous disent “j'ai raté mon couple, je ne veux pas rater le divorce”. Pour les aider, le médecin généraliste a un rôle essentiel : c'est lui qui connait le mieux la situation familiale ; c'est lui, en général, que les parents consultent en premier.

Voici quelques points qui peuvent guider sa consultation :

  • Prendre le temps d'écouter un enfant ou un adolescent seul, en dehors de ses parents.
  • Entendre les deux parents en faisant attention à ne pas être instrumentalisé : « En consultation, ils ont tendance à dire “mon ado n'arrête pas de faire ceci ou cela, qu'en pensez-vous?”. Il ne faut surtout pas prendre position et ne pas poser de jugement, souligne le Dr Duverger. En revanche, il n'est pas interdit de leur rappeler leur rôle de guide éducatif, particulièrement lors de la crise d’adolescence ».
  • Repérer s'il y a des violences verbales, physiques, une addiction aux jeux vidéos ou autres, des difficultés scolaires...
  • Réfléchir avant de rédiger des certificats médicaux : « Ils risquent d'être utilisés par l'un ou l'autre parent dans une procédure judiciaire, pour le divorce, et peuvent se retourner contre l'enfant. Il n'y a pas de bons certificats », estime Marie-Michelle Bourrat. Dans le cas de maltraitance, ce document peut pourtant être nécessaire : « Il faut alors faire attention à ce que l'on écrit, parler de dépression est un abus, parler de pleurs est une observation, c'est complètement différent. Il faut rester descriptif ».
  • Se rappeler que les conflits sont normaux, surtout au moment de la crise d’adolescence, il ne s'agit donc pas de les effacer ou de les nier. « Mais il faut qu'ils aboutissent à quelque chose, précise le Dr Duverger. Il ne faut surtout pas se poser en juge de paix car, malgré ses qualités, le médecin n'y arrivera pas ».
  • Orienter si besoin la famille ou un de ses membres vers un spécialiste, un service de pédopsychiatrie comme un CMPP, un médiateur pour la gestion des conflits.
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Source : "Comment aborder les “crises familiales” en médecine générale ? : savoir accompagner la famille". Entretiens de Bichat, 9 octobre 2015.
Intervention de Marie-Michèle Bourrat, pédopsychiatre à Limoges.