Troubles de l'érection : le Viagra, et quoi d'autre ?
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Il n’y a pas que le Viagra® !

Parmi les alternatives aux comprimés, la prostaglandine E1 (PGE1) s’administre localement. Contrairement aux IPDE5, elle induit l’érection, et n’est plus « facilitatrice », (plus besoin de stimulation sexuelle). Elle existe sous forme d’injections dans les corps caverneux du pénis (qui assurent la rigidité de l’érection) dans les minutes qui précèdent le rapport. Un grand nombre d’hommes chez qui les IPDE5 ne fonctionnement pas sont satisfaits des injections intracaverneuses et retrouvent une sexualité. En cas de douleur (après chirurgie de la prostate, diabète…), il existe la papavérine (chlorhydrate de papavérine) mais cette utilisation ne respecte pas son autorisation de mise sur le marché.

Il existe d’autres formes médicamenteuses pour délivrer la prostaglandine E1, soit par injections dans l’urètre (système Muse®) ou déposé au niveau de l’entrée de l’urètre (le méat urinaire) (Vitaros®), probablement moins efficaces que les injections intracaverneuses, comme cela déjà a été montré pour Muse®.

Autre solution, les prothèses péniennes se sophistiquent (surtout les gonflables) et leur implantation a doublé en France entre 2006 et 2016. Quant au vacuum, cylindre creux qui permet l’érection en y créant une dépression, il rend des services surtout lorsqu’il est doté un anneau ventouse.

Troubles de l’érection : les solutions du futur

Dans un futur très proche, dans les troubles de l’érection arriveront les ondes de choc de basse intensité (déjà utilisées à plus grande intensité pour fragmenter les calculs urinaires ou dans des maladies articulaires comme les tendinites). Délivrées sur le corps caverneux (2 sessions hebdomadaires de 3 semaines de traitement), leur efficacité équivaut à celle des IPDE5.

Une autre piste pharmacologique particulièrement prometteuse dans l’impuissance est celle des « activateurs de la guanylate cyclase » dont une molécule de ce type est déjà enregistrée dans l’hypertension pulmonaire.

Pr François Giuliano : « A plus long terme, la solution viendra également de la thérapie cellulaire voire génique dans l’impuissance. 2015 est à marquer d’une pierre blanche car une équipe française (celle du Pr René Yiou, hôpital Henri Mondor à Créteil) a montré pour la première fois au monde l’efficacité des cellules souches (de moelle osseuse) injectées dans le tissu érectile chez l’homme après prostatectomie (ablation de la prostate). Une dizaine d’essais cliniques de thérapie cellulaire dans les troubles de l’érection sont conduits dans le monde. »

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Source : D’après un entretien avec le Pr François Giuliano, Neuro-Uro-Andrologie (Sce de médecine Physique et Réadaptation Hôpital Raymond Poincaré, Garches) suite à son intervention au congrès de l’Association Française d’Urologie 2015 (Paris)