Boissons énergisantes : la balance bénéfices/risques déséquilibrée

Une compilation d’études de bon niveau parue en 2015 (2) a classé les effets de ces boissons énergisantes :

Colonne des effets bénéfiques :

-Augmentation de la capacité d’endurance physique, sans pour autant repousser le seuil d’épuisement.

-Les performances mentales semblent améliorées mais de façon relativement mineure.

Colonne des effets indésirables :

-Effets neurologiques et psychologiques. Du fait d’actions sur la pression artérielle et la coagulation sanguine, la consommation régulière et à haute dose (4 à 5 canettes lors d’une soirée) peut provoquer accidents vasculaires cérébraux, crises d’épilepsie mais surtout générer de l’anxiété, une agitation, une perte de contrôle.

-Effets gastroentérologiques et métaboliques. Une consommation élevée peut provoquer diarrhées et douleurs abdominales. Le fort apport en sucre est bien sûr aussi une source potentielle de diabète et de surpoids.

-Effets sur le rein. L’action -essentiellement diurétique- participe à une déshydratation lors de l’effort avec une diminution anormale des taux de potassium et de calcium, essentielles aux fonctions vitales.

-Effets cardiovasculaires. Ce sont les principaux effets de ces boissons énergisantes. Depuis 2008, sur 6 millions de litres consommés/an en France, il y a eu 212 cas d’anomalies signalés, dominés par des problèmes cardiaques (arrêts cardiaques, arythmie cardiaque), mais avec de grandes difficultés à mettre en cause la consommation d’une boisson énergisante du fait de consommations associées (ecstasy, alcool etc.).

Boissons énergisantes, révélatrices d’anomalies cardiaques

Sur le plan cardiovasculaire, une étude canadienne (3) a repéré que dans près de 50% des cas, des anomalies cardiaques préexistantes étaient associées à ces accidents.

Pr Krempf : « Les deux tiers des personnes jeunes consultant aux Urgences pour palpitations, douleurs thoraciques, perturbations du rythme cardiaque (4) étaient des consommateurs de boissons énergisantes (3-4 cannettes à forte teneur en caféine) dont une partie avait aussi des anomalies cardiaques préexistantes les prédisposant à des accidents majeurs (arythmies cardiaque, arrêts cardiaques). La majorité d’entre eux récupère de ces accidents cardiaques. »