La pensée positive ne l'est pas pour tout le monde
La pensée positive ne marche pas chez tout le monde... notamment en cas de dépression
Selon les tenants de la pensée positive, si l'on incite des personnes qui manquent d'estime de soi à se répéter la phrase "je suis aimable" en essayant d'y croire, elles devraient s'en convaincre petit à petit et voir leur confiance en elles augmenter. Mais selon une étude canadienne (1), ce n'est pas le cas !
Au contraire, quand ces personnes effectuent l'exercice de pensée positive alors qu'elles sont déprimées, elles se sentent encore moins bien après. Cet exercice de pensée positive fait donc plutôt du mal à ceux qu'il est supposé aider en priorité !
La pensée positive doit correspondre à nos croyances
Pourtant, modifier ses pensées reste un outil efficace pour aller mieux. C'est d'ailleurs la base de la thérapie cognitive qui, elle, a vu son efficacité prouvée par de nombreux travaux scientifiques (2). Alors comment expliquer l'échec de la pensée positive ? Tout simplement parce que répéter des phrases auxquelles on ne croit pas ne suffit pas à modifier ce que nous pensons.
Pour cela, il faut un processus beaucoup profond : d'abord déterminer quelles croyances amènent les pensées négatives, et travailler ensuite sur ces croyances. D'ailleurs, dans l'étude mentionnée plus haut, si les personnes qui ont une mauvaise estime d'elles-mêmes répètent la même phrase ("je suis aimable"), mais en se concentrant sur le fait qu'elle est à la fois vraie et pas vraie, elles se sentent effectivement mieux. Probablement parce que cette affirmation ("j'ai des côtés peu aimables et d'autres qui le sont plus") les réconforte, tout en étant plus proche de ce qu'ils pensent.
Il ne faut donc pas complètement abandonner la pensée positive, mais plutôt l'adapter à son état d'esprit réel pour qu'elle ait une efficacité. Et surtout, ne pas la confondre avec une pensée magique, qui deviendrait réelle simplement quand on se la répète. Notre psyché est un peu plus compliquée que cela !
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(2) Butler, A.C., Clinical Psychology Review, janvier 2006 doi:10.1016/j.cpr.2005.07.003